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9782380140569
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Author(s) : Collectif
Après H.P. Lovecraft, Jacques Bergier, Arthur Conan Doyle et Edgar Allan Poe, place aux vampires ! L’ombre de Bram Stoker va planer sur cette cinquième édition du Salon des Littératures Maudites prenant le parti d’explorer le mythe du vampire en commençant bien entendu par le plus fameux d’entre eux : le Comte Dracula.
Author(s) | Collectif |
A la mémoire de | Gilles Vannier |
Avec la contribution de | Philippe Marlin, Alain Pozzuoli, Matei Cazacu, Thierry Gillyboeuf, David Didelot, Éléonore Willot, Loïc Blavier, Patrice Allart |
Foreword | Loïc Blavier |
Illustration de Couverture | Marie Maitre © |
EAN | 9782380140569 |
Collection | Les Études du Dr Armitage N° 18 |
Height | 22.86 cm |
Width | 15.00 cm |
Weight | 0.48 kg |
Number of pages | 318 |
Date of publication | 02/09/2022 |
Author(s) : Collectif
Après H.P. Lovecraft, Jacques Bergier, Arthur Conan Doyle et Edgar Allan Poe, place aux vampires ! L’ombre de Bram Stoker va planer sur cette cinquième édition du Salon des Littératures Maudites prenant le parti d’explorer le mythe du vampire en commençant bien entendu par le plus fameux d’entre eux : le Comte Dracula.
Qui était-il ? De quel folklore est-il issu ? Comment s’est-il à ce point imposé comme le symbole du vampirisme dans les différentes formes de culture populaire (littérature, cinéma et autres…).
Plusieurs conférences viendront répondre à ces interrogations tandis qu’une exposition et un conteur aideront à imprégner la manifestation d’une atmosphère digne des classiques du cinéma gothique lui-même largement abordé. Enfin, jeux de rôle, cinéma et sélections de livres traitant des vampires et du vampirisme viendront compléter ce Salon du renouveau.
Bien entendu et comme à l’accoutumée, des sujets divers et variés mais toujours «marginaux » seront abordés pour offrir une petite variété du vaste éventail de thèmes recouverts par les littératures maudites : l’alchimie et ses mystères, la légende noire de Gilles de Rais, les relations orageuses entre la littérature érotique et la censure, le giallo (forme de thriller érotico-psychédélique venu d’Italie), l’après-vie ou encore les rumeurs sulfureuses entourant certains groupes de rock. Le tout avec la présence de libraires locaux et de l’Oeil du Sphinx, éditeur parrain de la manifestation depuis sa toute première édition.
Avant-Propos :
La cuvée 2020 du Salon des Littératures Maudites aurait dû être vampirique… Elle fut en fait fantomatique. Ironie du sort, c’est par l’entremise (présumée) d’une chauve-souris chinoise que les vampires laissèrent leur place aux revenants. Par-là, j’entends que les fantômes de 2020 furent ceux des précédentes éditions du Salon. Faute de pouvoir accueillir des conférences, des libraires, des jeux de rôle ou une nuit cinéma, décision avait en effet été prise d’organiser une rétrospective des précédentes éditions, appuyée sur les captations effectuées par l’ami Phil Marlin. Cela a également été l’occasion de mettre une première fois en valeur les bibliothèques et archives personnelles de Geneviève Béduneau et de Jacques Bergier, respectivement intervenante du premier Salon et personnalité ô combien influente à laquelle était consacré le second. Mis côte à côte, et agrémentés d’autres livres qui par d’autres biais ont rejoint le « fonds Littératures Maudites », les volumes désormais abrités dans les réserves de la médiathèque Voyelles constituent d’ores et déjà une inépuisable mine d’informations d’où émergeront les thématiques des éditions à venir, et d’où a en partie émergé l’autre versant de cette semi-édition 2020. A savoir l’exposition « Pulp : aux origines de la science-fiction » conçue par ce grand connaisseur et collectionneur de littératures populaires qu’est Jean-Yves Freyburger. Remercions-le de son amabilité et de ses judicieux conseils !
Puis vint 2021 et les vampires ressortirent de leur crypte... voire elle avec, puisque l’artiste plasticienne Gwenaëlle Podvin en a reconstitué une en salle d’exposition de la médiathèque Voyelles, avec le but affiché et réussi d’instaurer une ambiance propice, inspirée par les grands classiques du cinéma vampirique. Du Nosferatu de Murnau au Dracula de Coppola en passant par l’âge d’or de la Universal et celui de la Hammer... Dans ce cadre, tous les intervenants déjà prévus en 2020 répondirent de nouveau à notre appel. Ainsi, et moyennant quelques contraintes sanitaires, put se tenir cette 5ème édition toujours coorganisée par Ardenne Métropole et par la Société des Écrivains Ardennais, sous le parrainage de L’OEil du Sphinx, avec la contribution de l’association Aux portes de l’imaginaire, du dispositif Micro-Folies de Charleville-Mézières et en présence des librairies Rimbaud et Plume et Bulle... Sans oublier bien sûr, l’Établissement Français du Sang, forcément légitime dans cette édition vampirique (clin d’oeil imaginé par Alexandre Leducq, conservateur du réseau des médiathèques Ardenne Métropole).
Sous quel angle parler des vampires ? Riche est leur historique dans le folklore, dans la littérature et au cinéma. Tout aussi variées sont les manières de les dépeindre. Mais il est évident qu’une figure majeure les domine : Dracula. Exploité à toutes les sauces, celui-ci n’en trouve pas moins ses racines modernes dans les vieilles légendes d’Europe Centrale et Orientale. C’est pourquoi l’introduction du Salon a proposé d’établir une passerelle entre les vieux traités tel que le joliment titré « De la mastication des morts dans leur tombeau » de Michaël Ranft (1728) et la création de Bram Stoker, écrivain irlandais qui y a puisé l’inspiration. Alain Pozzuoli, expert ès-vampires sous toutes leurs formes et biographe de Stoker, a donc posé les bases des conférences à venir tout en nous proposant dans la foulée le documentaire « Whitby, la ville de Dracula » où l’on assiste au folklore moderne que représente le Comte pour cette petite ville par laquelle Dracula, dans le roman de Stoker, a fait son entrée en territoire britannique... et à la postérité. Une postérité vampirique qui a ceci dit jeté une ombre sur le véritable Dracula, le voïvode Vlad III dit l’Empaleur, dont les exactions particulièrement cruelles dans sa lutte contre les envahisseurs, notamment turcs (mais pas que !) ont été reprise par une propagande posthume qui, avant même Bram Stoker, a fait entrer le personnage historique dans la légende. Matei Cazacu, historien roumain, est venu faire le point sur ce que fut et ne fut pas Vlad III. Établissant un parallèle avec un autre personnage historique devenu monstre légendaire, mais sévissant cette fois en occident, il nous a gratifié d’une seconde conférence portant cette fois sur Gilles de Rais, alias Barbe-Bleue, cet ex compagnon de Jeanne d’Arc devenu tueur d’enfants. Frappant, le parallèle entre les deux personnages nous mène à nous interroger sur la nature d’une légende noire. Sur des bases historiques, les crimes, le temps, la propagande et la fiction viennent dresser des figures désormais inscrites dans la culture populaire et donc dans les formes de littératures maudites.
La littérature certes, mais pas uniquement... L’universalité de la figure du vampire nous a permis d’initier une nouvelle approche : celui de ne plus se limiter au seul écrit et de se pencher aussi sur d’autres médias, qui eux aussi véhiculent du « maudit ». Le cinéma est bien entendu l’un d’entre eux... Et l’acteur Béla Lugosi, l’immortel interprète du Dracula de Tod Browning en 1931, en est un représentant parfait. De la gloire hollywoodienne que lui valut le rôle du plus célèbre des vampires à la déchéance la plus complète, il est de tous les maîtres de l’horreur celui qui aura eu la destinée la plus singulière. Ne s’étant jamais défait de son rôle emblématique, il enchaîna les productions de plus en plus fauchées jusqu’à atterrir chez Ed Wood, sans jamais se départir de cet enthousiasme permanent qui en font une star de la série B. Thierry Gillyboeuf, qui était déjà venu en 2019 pour nous parler de son vaste travail sur une nouvelle traduction d’Edgar Allan Poe, et qui venait de traduire une biographie de Lugosi signée Edgardo Franzosini, est venu nous en dire plus sur son com(p)te.
Pour rester dans le cinéma, mais cette fois-ci sans lien ouvert avec les vampires, David Didelot -grand nom du fanzinat français- est également intervenu pour nous parler d’un genre éminemment populaire et néanmoins sulfureux des années 70 : le giallo. Cette forme de thriller italien, basée sur des romans bon marché, a été un laboratoire a expérimentations stylistiques. C’était une époque post-68arde où les cinéastes indépendants testaient les nouvelles limites morales et osaient donner de nouvelles formes à leurs films, quitte à se rater. La preuve vivante que les films à petits budgets, dépourvus de la pression inhérente aux gros studios, sont les outils méconnus qui font avancer le cinéma populaire. C’est ce que nous a expliqué David, non sans rendre hommage à notre ami commun Gilles Vannier, tenancier de cet antre du cinéma bis qu’est Psychovision, lui aussi expert du giallo, décédé en 2020.
Si le giallo n’a a priori pas grand-chose à voir avec les vampires, il partage toutefois avec eux une composante plus ou moins suggérée que nous n’avions que trop tard tardé à mettre en valeur : l’érotisme ! Car oui, la symbolique ces vampires qui s’introduisent nuitamment dans les chambres pour y corrompre l’innocence est évidente. C’était donc l’occasion d’aborder ce versant des Littératures Maudites. Ce fut chose faite avec un spécialiste, Bernard Joubert, abordant le sujet de la censure de la littérature érotique depuis la Libération. Ou comment mettre en relief le fait que des considérations morales d’un autre âge parasitèrent les créations artistiques, quelles qu’en soient la forme revêtue (ou dévêtue). Bien qu’il soit lui-même un spécialiste de la bande-dessinée, Bernard nous a concocté un historique assez cinglant de cette censure cachant souvent son nom, et qui a elle aussi apporté son obole à la marginalisation des littératures populaires. Et pour faire bonne mesure, il a également participé à la lecture de textes censurés sélectionnés dans son Anthologie Érotique par Christophe Echterbille et Catherine de Mortière.
Enfin, là encore pour aborder de nouveaux rivages, le Salon a également accueilli Eléonore Willot. Spécialiste de l’ère psychédélique, elle a accepté de se plier à ce qui fut une commande de notre part : évoquer le lien entre la musique rock et l’occultisme, voire le satanisme. Là encore, il s’agit de monter comment les condamnations morales, principalement issues de la religion, ont en fait provoqué une réaction allant à l’encontre de leurs prêches. Dans une époque propice à une évolution des moeurs qui couvait déjà de longue date (dans le blues, par exemple), la musique non seulement n’était plus uniquement l’oeuvre d’instruits en la matière, mais elle se plaisait aussi à contrevenir aux traditions paternalistes. De façon feinte à des fins de provocation (ou tout simplement dans un but commercial !) ou bien avec des intentions plus spirituelles puisant notamment dans les ouvrages du sombre Aleister Crowley, le rock de la fin des années 60 s’est paré de ces oripeaux occultes et satanistes qui, c’est à signaler, ne sont finalement que le prolongement naturel de l’opprobre dont furent victimes les premiers « rockeurs », ceux des années 50, qui sur des rythmes enjoués célébraient les plaisirs de la vie. Ce qui leur valu une étiquette d’hérétiques débaucheurs à la solde du diable, dans une société encore largement puritaine... Une étiquette infamante qui, — on peut nommer cela « l’effet Streisand » — finira par être assumée au point de devenir un label et de mener le rock au succès.
Cette étiquette infamante, née des soupçons et d’un certain culte du secret, est partagée par ceux auxquels fut consacrée une autre conférence « hors vampires » : les alchimistes. Chercheur au CNRS, Didier Kahn, est venu nous en dire plus à leur sujet : qui étaient-ils ? Quelles étaient leur but ? Quelles relations entretenaient-ils avec les autorités, notamment religieuses... Et, in fine, quel rôle ont-ils joués dans l’avènement de la science moderne ? Autant de sujets qui ont nourris bien des fantasmes et qui aujourd’hui encore permettent de placer la discipline aux croisements de l’ésotérisme et de la science... Mais aussi d’alimenter l’imagination des auteurs phares des Littératures Maudites, et en particulier de H.P. Lovecraft et des ouvrages de référence associés au culte de Cthulhu et des Grands Anciens.
Ce croisement des sciences et de la fiction me permet enfin d’établir une nouvelle passerelle avec une autre de nos invités : Valérie Lombard, auteur des « Petites histoires à pâlir le soir » dans laquelle elle a recueilli les témoignages de personnes confrontées à un inconnu qui lui aussi a fait couler beaucoup d’encre : la subsistance dans l’au-delà. Si les vampires ont eux aussi survécu à la mort (si l’on peut dire), les récits ici compilés évoquent davantage le devenir de l’esprit que celui du corps. Que cela soit de manière inquiétante et sous forme de hantise, ou au contraire réconfortante en suggérant un contact avec un disparu, ces récits touchent à cette question universelle, et incitent à céder aux légitimes interrogations qui ne vont plus de soi en ces temps plus dogmatiques qu’il n’y paraît. Proche des gens, suffisamment pour qu’ils lui fassent part de leurs expériences « hors normes », Valérie incite donc à la confidence, et son livre de petites histoires nous y invite d’autant plus que bien des faits qu’elle relate ont été vécus dans des lieux connus des visiteurs du Salon : dans les Ardennes. La proximité géographique, les endroits mentionnés, tout ceci concoure à ne plus se sentir seul face à des interrogations partagées par bien d’autres personnes, qu’elles aient ou non vécu des événements étranges... Du reste, dans cette cinquième édition, Valérie ne fut pas la seule ardennaise : Gwenaëlle Podvin, Eléonore Willot, ou encore Pierre Dubois — conteur touche à tout qui vint clôturer la manifestation en évoquant les légendes dont il est un spécialiste —, sont tous des « régionaux »... L’amorce d’un projet à venir...
Cette cuvée 2021 a offert un vaste panorama non seulement du vampirisme mais également des thèmes plus larges qui leurs sont associés : l’érotisme, l’après-vie, le folklore et les contes, les sciences anciennes, tout ceci en faisant des passerelles entre ces différentes formes d’expression que sont la fiction, l’essai, le cinéma, la musique... Objectif rempli, donc !
Toutefois, les réjouissances n’auront guère duré. Car un peu plus d’un mois après, les Littératures Maudites — mais pas qu’elles — ont souffert d’une grande perte : celle de Catherine de Mortière, présidente de la SEA et co-fondatrice du Salon. Nous ne pouvions pas établir les Actes de son dernier Salon sans lui rendre hommage...
Auteur, conteuse, juriste, animatrice radio, actrice…
Catherine était tout cela, et probablement plus encore. Une variété d’activités qui n’avait d’égal que la variété des cultures qu’elle défendait ou promouvait avec l’entrain qui lui était propre, et qui laisse un grand vide dans les milieux culturels du territoire, et dans la vie de ceux qui ont eu le plaisir de travailler avec elle.
Dans mon cas, ce fut à la médiathèque Voyelles que j’ai fait sa connaissance. Avec ou sans la SEA, en compagnie notamment de Richard Dalla Rosa, elle y menait de nombreuses d’activités, organisant des venues d’auteur, des débats, des ateliers d’écriture, ainsi bien entendu que le Salon des Littératures Maudites... Tout ceci en parallèle de ses actions à destination de la jeunesse. Qu’elle soit Mamie Cat ou bien la co-organisatrice du Salon, elle restait fidèle à elle-même, c’est à dire d’une ouverture d’esprit forçant l’admiration.
Catherine défendait toutes les formes de littératures, et même toutes les formes d’arts, y compris les plus obscurs, voire les plus sulfureux. Elle le faisait avec une grande implication, avec une totale maîtrise des sujets abordés et avec un goût affirmé pour tout ce qui sort de l’ordinaire. L’approche qu’elle avait de ce Salon, comme de toute autre action qu’elle pouvait mener, avait ceci de motivant que Catherine voulait toujours explorer de nouvelles pistes, restait ouverte à toute suggestion et prônait le contact avec tous types de profils. Travailler avec elle, c’était s’attendre à des surprises… et, dans une saine émulation, à lui en soumettre en retour. Sans avoir l’air d’y toucher, Catherine était une pédagogue-née. Le genre de personne qui vous incitait à sortir de votre zone de confort, à vous donner confiance en vous-mêmes et à vous affirmer. C’est en tous cas le rôle qu’elle a tenu pour moi et pour cela, Catherine, je t’en remercie !
Loïc Blavier
Sommaire :
Avant-Propos par Loïc Blavier
- Déroulé
- Le Mot duparrain par Philippe Marlin
- A la mémoire de Gilles Vannier
- Bram Stoker,le Magicien des Ténèbres : voyage en Stokerie par Alain Pozzuoli
- Bram Stoker n’est pas allé en Roumanie, et pourtant par Philippe Marlin
En compagnie de Jonathan Harker
Sur les traces de Vlad Tepes
Un peu de romantisme
- Vlad Tepes, le Dracula historique par Matei Cazacu
- Gilles de Rais, Matei Cazacu
- Bela Lugosi, biographie d’une métamorphose, Thierry Gillybœuf
- Le Giallo,la mort à l’italienne par David Didelot
- Satanisme, occultisme : lorsque le rock sympathise avec le Diable par Éléonore Willot
Annexes
- Dracula au cinéma, aperçu arbitraire par Loïc Blavier
- Bathory et le culte du sang par Patrice Allard
- L’invitée de Dracula, de Dacre Stoker à Sheridan Le Fanu par Patrice Allart
- Van Helsing et les chasseurs de vampires protagonistes de Dracula par Patrice Allard
- A propos du Ver Blanc : Celui qui garde le Ver Blanc venu de la Vallée des Glaces par Patrice Allart
318 Pages
La photo de couverture est signée Marie Maitre ©
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