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Auteur : Richard Khaitzine Jack...
EDITE-JACK
9782846082952
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Auteur : Richard Khaitzine
Jack London, 1876-1916, a publié une quarantaine de romans et d'essais sur une période de seize ans, traversant le ciel et des lettres à la vitesse d'un météore.
Écrivain lucide, matérialiste, humaniste, il prophétise l'avènement de la société ultralibérale, dès 1908, dans son roman pessimiste, le Talon de fer.
Author(s) | Richard Khaitzine |
EAN | 9782846082952 |
Weight | 0.25 kg |
Number of pages | 154 |
Date of publication | 27/04/2011 |
Auteur : Richard Khaitzine
Jack London, 1876-1916, a publié une quarantaine de romans et d'essais sur une période de seize ans, traversant le ciel et des lettres à la vitesse d'un météore.
Écrivain lucide, matérialiste, humaniste, il prophétise l'avènement de la société ultralibérale, dès 1908, dans son roman pessimiste, le Talon de fer.
Mais l'auteur de cet ouvrage s'intéresse à l'autre Jack London, l'écrivain du Vagabond des étoiles - où le personnage principal s'évade vers des vies antérieures pour tromper le temps en prison.
London s'attache alors à démontrer la suprématie de l'esprit sur la matière.
A l'âge de quarante ans, alcoolique, alors qu'il est au sommet de sa gloire, il absorbe une dose mortelle de morphine.
Sa femme prétendra qu'il a succombé à une crise d'urémie ; un ami parlera de suicide. Mais pourquoi ce geste ?
"La vie ment pour vivre, la vie est un mensonge perpétuel", lit-on dans Le Cabaret de la dernière chance, roman autobiographique au sein duquel il expose une philosophie proche de celle de Kant ou du bouddhisme.
«Curieusement, les livres de Jack London furent, en France, longtemps considérés comme appartenant à la littérature enfantine. Ce quiproquo tient au fait que son nom était surtout associé aux seuls récits «animaliers» : Croc blanc, le splendide Appel de la forêt, et les plus fades Jerry dans l'île et Michaël chien de cirque. Que ces titres aient été catalogués «romans animaliers» en dit long concernant l'inanité de la Critique. Or, qu'il s'agisse de Croc blanc ou de l'Appel de la forêt, cette qualification se trouve à peu près aussi exacte que celle qui fut accolée au chef-d'oeuvre de Richard Bach : Jonathan Livingston le goéland. Dans ces deux cas, nous sommes en présence de magnifiques paraboles. Au-delà d'une lecture littérale, Croc blanc se veut une magistrale métaphore ayant pour sujet le long parcours et les souffrances qu'exige le passage de la sauvagerie à la civilisation... ou plutôt de la liberté à ce mirage policé dont on voudrait nous convaincre qu'il mérite son nom. Dans ce domaine, comme dans celui du «paganisme», annihilé et remplacé par les religions dites révélées, il y a travestissement des faits et mensonge. Nul ne saurait s'en étonner dès lors que l'on constate que «l'Histoire est écrite par les vainqueurs». Jack London était trop lucide pour ne pas en être convaincu et ce fut, sans doute la raison qui l'incita à prendre le contre-pied de sa démonstration dans l'Appel de la forêt, roman mettant en scène un chien domestiqué, arraché à son existence douillette, et qui se voit contraint de «lutter pour survivre» dans un milieu hostile. Mais, contrairement à Croc blanc, Buck choisit de céder à l'appel de la nature, de fuir la civilisation et de retourner à la vie qui fut celle de ses ancêtres lointains.
Ces différents thèmes sont omniprésents dans ses livres, et ce que l'action se situe dans les solitudes glacées du Grand Nord, sur les sombres océans déchaînés - que l'on se souvienne du féroce capitaine Loup Larsen héros du Loup des mers -, ou encore au sein de ces cloaques où se développe le paupérisme engendré par l'exploitation de l'homme par l'homme. À l'instar de ses romans dont l'action se situe sur terre, les livres rédigés par Jack London, et ayant pour cadre les océans, ne sont pas uniquement des ouvrages «maritimes». Les restreindre à cette désignation serait aussi absurde que de vouloir expliquer le Moby Dick de Melville uniquement par une chasse à la baleine... fut-elle blanche.
Ne nous leurrons pas, si les baleines blanches ne courent pas les rues de nos mégalopoles, les loups, quant à eux, ne hantent pas exclusivement les forêts sauvages. Nos modernes cités, supposées être civilisées, en regorgent. Ces «loups», arpentant l'asphalte, font preuve d'une brutalité, d'une sauvagerie, d'une férocité, qui n'ont rien à envier à celles de l'espèce quadrupède. Ce fut sans doute ce constat qui fit écrire, déjà, à Victor Hugo que «l'homme est un loup pour l'homme». Il existe pourtant une différence fondamentale entre l'animal et l'homme. La voracité du premier est motivée par un besoin primaire, une fonction physiologique... se nourrir. Chez le second, la nécessité ne prime pas ; il s'agit d'assouvir d'autres appétits : le goût du pouvoir, de la domination, de la possession. Et l'assouvissement de ces appétits n'a pas l'excuse du moindre impératif vital. Ce parallélisme, déjà à son époque, Jack London en était indubitablement et douloureusement conscient. Il connaissait le monde du travail, la condition du salarié, esclave moderne et qui n'a pas conscience, la plupart de temps, de sa condition. Il avait affronté le plus sauvage d'entre tous les prédateurs... le Capitalisme, rebaptisé pudiquement, outre Atlantique «libre entreprise» et s'étant revêtu, plus récemment en Europe du nom équivoque de «libéralisme». On a pu en constater récemment les effets dévastateurs, engendrés par le marché des subprimes et la spéculation financière internationale, lesquels ont failli replonger le Monde dans la situation qui fut celle consécutive au krach de 1929...»
J'ai le plaisir de vous présenter mon dernier ouvrage, lequel est consacré à celui qui fut, sans doute, l'un des plus grands auteurs Nord-Américains. Pourquoi avoir consacré un livre à Jack London alors que sa réputation est internationale et qu'il a déjà été l'objet de maints travaux ? Parce que sa courte et étonnante existence comporte deux zones d'ombre. Rappelons que Jack London, né en 1876, dans une famille pauvre, décéda en 1916. Il n'était âgé que de quarante ans. Après avoir été ouvrier et avoir exercé toutes sortes de métiers, il devint écrivain. En seulement seize ans, il fit publier une cinquantaine de romans et d'essais. Parvenu au sommet de la gloire, alors qu'il possédait tout ce qu'un homme peut souhaiter - argent, célébrité, une famille aimante et aimée - il se suicida. Son épouse, Charmian nia l'évidence et invoqua une crise d'urémie. Pourtant, dans l'une de ses dernières oeuvres - Le cabaret de la dernière chance - London relata son douloureux parcours d'alcoolique, l'agrémentant d'un savoureux dialogue avec «la Raison Pure», et annonça clairement son intention de se suicider.
Autre énigme... Élevé par une mère spirite, Jack London refusait d'adhérer à ses convictions. Il a été dit, sans nuances, qu'il fut marxiste et un admirateur des théories de Spencer et de Darwin. Mais comment expliquer ses incessantes incursions dans le domaine du «surnaturel», notamment dans Le vagabond des étoiles ? Ce roman, qui se voulait un réquisitoire à l'encontre de la peine de mort et des sévices infligés aux détenus au sein des pénitenciers américains, curieusement, met en scène un héros qui a le pouvoir de sortir de son corps et se souvient de ses incarnations passées. Simple fiction ? Non, puisque London s'inspira de la vie extraordinaire de son ami Ed Morrell, un authentique «Zorro» qui, arrêté et emprisonné, expérimenta réellement ces «sorties hors du corps». Et, d'ailleurs, lors de la rédaction de ce chef-d’œuvre, l'auteur écrivit à son éditeur : «La clé de ce livre c'est le triomphe de l'Esprit». Mais, paradoxalement, il continua de nier la survie de l'âme après la mort. La réponse à cette ambigüité se trouve, elle-aussi, dans Le cabaret de la dernière chance...
Rendre hommage à Jack London, c'est rendre hommage à l'humanité dans ce qu'elle a de meilleur. Jack London, écrivain brillant, fut aussi un homme, avec ses forces et ses faiblesses. Lucide, en dépit d'un alcoolisme chronique, il fut un être profondément généreux, un ardent défenseur des droits de l'Homme et du progrès social, un adversaire acharné du fascisme, dont il anticipa la montée, et de l'instauration d'une société capitaliste autoritaire qui ressemble, à s'y méprendre, à l'ultralibéralisme actuel, une société où les plus riches deviennent de plus en plus riches et les pauvres de plus en plus pauvres. Au-delà de cette prescience admirable, débouchant sur un constat amer et désespéré, Jack London nous légua ses réflexions quant au sens de la vie, une vie qui, ainsi que le prétendent les bouddhistes, pourrait bien n'être qu'une farce cosmique.
Richard Khaitzine
Écrivain, historien d'art et conférencier, Richard Khaitzine a publié une trentaine d'essais, relatifs aux religions et aux philosophies
154 Pages
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